L’éradication du virus améliore les troubles neuropsychiatriques associés à l’hépatite C

Des symptômes neuropsychiatriques variés sont très fréquemment associés à l’infection par le virus de l’hépatite C (VHC). Il s’agit notamment mais pas uniquement de troubles de l’humeur qui peuvent, dans certains cas, affecter la prise en charge de cette maladie chronique qui a pourtant largement profité de progrès thérapeutiques décisifs. Des troubles cognitifs ont été également rapportés et la qualité de vie des patients s’en trouve quelque peu altérée. L’éradication du virus a-t-elle un effet sur ces troubles neuropsychiatriques et cognitifs ?

Une petite étude d’observation réalisée dans le monde réel a inclus 152 patients atteints d’une hépatite C traitée par des agents antiviraux à action directe entre avril 2015 et mars 2017. Chez 135 participants, une éradication complète du virus a pu être obtenue. Une évaluation neuropsychologique avait été faite à l’état basal, et elle a été répétée 12 et 48 semaines après la fin du traitement antiviral. La qualité de vie liée à l’état de santé a été également évaluée selon la même chronologie.

Régression des troubles cognitifs dans un quart des cas de cirrhose

Quarante-quatre participants étaient atteints d’une cirrhose, décompensée près d’une fois sur trois (27 %). Un déficit cognitif préexistait au traitement dans 21 % des cas, une éventualité plus fréquente chez les cirrhotiques, soit 34,1 % versus 14,4 % en l’absence de cirrhose (p = 0,011). L’éradication du VHC a été associée à une régression des troubles cognitifs, dans presque un quart des cas de cirrhose (23 %), moins souvent en son absence (6 %) (p<0,05). Le bénéfice cognitif a été plus net chez le sujet âgé d’emblée atteint d’un déficit des fonctions supérieures, indépendamment de la fonction hépatique. La persistance du déclin cognitif en dépit de l’éradication virale a été associée à diverses variables : risque cardiovasculaire élevé, cirrhose, faible niveau d’éducation, troubles anxiodépressifs plus sévères. La qualité de vie liée à l’état de santé s’est améliorée ainsi que les performances fonctionnelles après l’éradication du virus, avec des résultats moins favorables en cas de cirrhose.

Cette étude d’observation menée dans le monde réel montre qu’en cas d’hépatite C, l’éradication du VHC est associée à une diminution significative de la prévalence du déclin cognitif et à une amélioration de la qualité de vie. Le bénéfice semble être maximal chez le sujet âgé surtout lorsque des troubles cognitifs préexistaient au traitement.

Dr Giovanni Alzato – Cet article est issu du Journal International de Médecine, accessible ici.

RÉFÉRENCES

Ibáñez-Samaniego L et coll. : Hepatitis C eradication improves cognitive function in patients with or without cirrhosis: A prospective real-life study. Eur J Neurol. 2022 ;29(2):400-412. doi: 10.1111/ene.15138.


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