Feuille de route pour l’élimination de l’hépatite C au Québec

L’hépatite C est une inflammation du foie causée par un virus qui se transmet uniquement par contact de sang à sang. Quoiqu’il n’existe pas de vaccin pour prévenir l’infection, le traitement de l’hépatite C a connu une évolution exceptionnelle. Il est désormais de courte durée et guérit plus de 95 % des patient·e·s.

En mobilisant les personnes, les collectivités et les instances qui sont touchées par l’hépatite C, il est donc possible de l’éliminer. C’est dans cette optique que le Centre Associatif Polyvalent d’Aide Hépatite C (CAPAHC), le Réseau Canadien sur l’Hépatite C (CanHepC), l’équipe de Dre Marina Klein, et l’équipe de Dre Julie Bruneau s’unissent pour mener un processus de concertation afin de développer la Feuille de route pour l’élimination de l’hépatite C au Québec.

Une Feuille de route pour le Québec, une initiative pancanadienne

CanHepC lançait en 2019 le Modèle directeur pour guider les efforts d’élimination de l’hépatite C au Canada (ou « Blueprint »). Fruit d’un processus consultatif pancanadien, le modèle établit ce qui doit être fait pour réaliser l’élimination de l’hépatite C au Canada, en fixant des objectifs de haut niveau en prévention, en dépistage et diagnostic, et en soins et traitements. 

Le modèle émet des recommandations spécifiques pour les communautés qui sont touchées de façon disproportionnée par l’hépatite C, soit : les personnes qui s’injectent des drogues; les personnes autochtones; les personnes ayant une expérience d’incarcération dans un établissement fédéral ou provincial; les personnes immigrantes et les personnes nouvellement venues de pays aux taux élevés de VHC; ainsi que les hommes gais, bisexuels ou ayant des rapports sexuels avec des hommes (GBHARSAH).

L’élaboration de la Feuille de route pour le Québec s’inscrit dans l’initiative pancanadienne facilitée par CanHepC. En s’inspirant des pistes identifiées dans le modèle directeur, des Feuilles de routes seront développées pour les différentes régions du pays, ainsi qu’une Feuille de route spécifique aux communautés autochtones. Ces outils offriront des stratégies et recommandations faites sur mesure pour répondre aux réalités variées de l’hépatite C d’un océan, à l’autre, à l’autre.

À propos du processus de concertation au Québec

L’élaboration de la Feuille de route pour l’élimination de l’hépatite C au Québec se veut un processus accessible, transparent, et participatif. Nous tenons à rejoindre les personnes qui sont touchées par l’hépatite C et leurs collectivités, ainsi que les autres parties prenantes qui sont impliquées dans la prévention et le traitement de la maladie, et l’offre de services aux personnes atteintes. Ceci inclut les groupes qui ont l’habitude de travailler dans le domaine de l’hépatite C, ainsi que les groupes qui ont moins d’expérience mais sont des allié·e·s important·e·s pour réaliser l’objectif de l’élimination. 

Nous utilisons une gamme d’approches participatives, faites sur mesure et principalement virtuelles, pour rejoindre ces personnes et ces groupes, et les inviter à partager leur expertise et à contribuer à l’identification des priorités à inclure dans la Feuille de route. Des mesures ont été mises en place pour mitiger les obstacles à la participation, y compris la rémunération des personnes qui participent au processus en dehors de leurs activités professionnelles, ainsi que des collaborations avec des organismes communautaires.

Un processus connexe est mené avec des représentant·e·s de communautés autochtones afin de prendre en considération les enjeux et les besoins variés des personnes et des collectivités autochtones du Québec, et d’élargir notre champ de vision en ce qui concerne la santé, le bien-être et la guérison afin d’orienter l’élaboration de la Feuille de route. Nous voulons notamment nous assurer de bien inclure les perspectives et les enjeux propres aux diverses régions du Québec, y compris le Nord, les régions rurales ou plus éloignées des grands centres, et les entités territoriales autochtones. 

Le processus d’élaboration de la Feuille de route pour l’élimination de l’hépatite C au Québec s’échelonnera sur plusieurs mois en 2022-2023. Il incluera les étapes suivantes, qui pourront être revues et ajustées au fur et à mesure que le processus évolue :


Membres du Comité de direction

CAPAHC : Fondé en 2003, la mission du Centre Associatif Polyvalent d’Aide Hépatite C est d’offrir du soutien aux personnes vivant avec le virus de l’hépatite C, ainsi qu’à leurs proches; de promouvoir dans la communauté et sans discrimination, la santé globale, grâce à la prévention et à l’acquisition de connaissances concernant le virus de l’hépatite C, et d’autres maladies connexes (co-infection VIH); et de concevoir et appliquer des programmes d’informations, de sensibilisation et d’éducation. 

CanHepC : Le Réseau canadien sur l’hépatite C (CanHepC) est un réseau national de recherche collaborative et de formation sur le virus de l’hépatite C qui rassemble plus de 100 membres, y compris des chercheurs et des étudiants stagiaires de différentes disciplines (biomédicale, clinique, services de santé et santé sociale, culturelle, environnementale et des populations) et des utilisateurs des connaissances de partout au Canada. L’objectif global de CanHepC est d’améliorer la santé des personnes vivant avec l’hépatite C à toutes les étapes de la cascade de soins, en comblant l’écart entre les connaissances et les pratiques tout en formant et en renforçant les capacités en recherche. 

Dre Marina Klein : Le programme de recherche de Dre Marina Klein s’appuie sur des années de travail multidisciplinaire à la tête de l’une des plus grandes cohortes au monde axées sur la co-infection par le VIH et le virus de l’hépatite C (VHC). À titre de titulaire de la Chaire de recherche du Canada en études cliniques et épidémiologiques sur les infections virales chroniques dans les populations vulnérables, elle documente l’incidence des nouvelles thérapies contre le VHC sur les résultats de santé, et conçoit et teste des approches adaptées pour accroître l’accès au diagnostic et au traitement, elle renforce la capacité de recherche des communautés autochtones et elle utilise les preuves générées pour promouvoir le changement des politiques. Son objectif est d’ouvrir la voie à l’élimination du VHC et d’autres infections virales chroniques. 

Dre Julie Bruneau : est chercheuse au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM), professeure au Département de médecine familiale et médecine d’urgence de l’Université de Montréal, et chef du département de médecine générale du CHUM. Elle dirige le pôle Québec – Maritimes de l’Initiative Canadienne sur l’abus de substances, composé de 61 chercheurs. Les recherches de Dre Julie Bruneau portent sur les acteurs individuels et contextuels impliqués dans la transmission du VIH et du virus de l’hépatite C (VHC) chez les utilisateurs de drogue par injection (UDIs), en vue de mieux identifier les stratégies de prévention des nouvelles infections. 

Le projet est appuyé par deux consultantes externes, une personne spécialisée en processus de concertation communautaire, et une personne spécialisée en santé et en concertation auprès des communautés autochtones, ainsi qu’un chargé de projet au CAPAHC.