Traiter l’hépatite C sans interféron ni ribavirine améliore la qualité de vie des patients !

Le traitement de l’hépatite C par une combinaison d’interféron (IFN) et de ribavirine (RBV) altère considérablement la qualité de vie, ainsi que d’autres critères de jugement rapportés par les patients (PRO pour patient-reported outcomes).

Même si recul est court avec l’utilisation de la seconde vague de traitements de l’hépatite C (VHC), avec des protocoles sans interféron et sans ribavirine, on a pu noter une amélioration incontestable de la tolérance même s’il n’y a pas encore eu de publications à cet égard.

Cette étude rapporte cependant l’évaluation des PRO chez des patients traités par une association lédipasvir-sofosbuvir avec ou sans ribavirine (LDV / SOF ± RBV).

Quatre questionnaires différents ont été utilisés avant, pendant et après un traitement par LDV / SOF ± RBV (ION-1, -2, et -3) chez des patients infectés par un VHC de génotype 1.

Au total, 1 952 patients ont été inclus pour recevoir un traitement de 8 (N = 431), 12 (N = 867) ou 24 semaines (N = 654) avec LDV / SOF (N = 1080) ou LDV / SOF + RBV (N = 872).

Les données démographiques et les troubles psychiatriques étaient similaires entre les groupes de traitement (tous P > 0,05).

Les patients recevant des schémas LDV / SOF ont montré une amélioration significative des scores PRO pendant le traitement (jusqu’à + 7,4 $, + 7,0 % et + 6,7 % sur une échelle normalisée 0 % à 100 % pour les groupes 8, 12 et 24 semaines de traitement, respectivement,p <0,0001).

Ces améliorations PRO ont coïncidé avec l’arrêt de la réplication virale précoce après 2 semaines de traitement et étaient maximales en fin de traitement.

A l’inverse, pendant le traitement avec LDV / SOF + RBV, les scores PRO ont diminué (jusqu’à -5,5 % quelle que soit la durée du traitement; P < 0,0001).

L’analyse multivariée montrait que la prise de RBV était un facteur prédictif indépendant de la dégradation des données rapportées par les patients (bêta jusqu’à -5,9 % ; P < 0,0001).

Les patients ayant obtenu une réponse virologique soutenue à 12 semaines ont montré une amélioration significative de leurs PRO (jusqu’à + 8,3 % ; P <0,0001).

Cette étude montre qu’un traitement sans interféron et ribavirine, par une combinaison lédipasvir/sofosbuvir entraîne un arrêt précoce de la multiplication virale avec une amélioration simultanée des symptômes rapportés par les patients. Cette amélioration se poursuit tout au long et après le traitement. Il y a cependant toujours des indications où la ribavirine est recommandée, pour des raisons d’efficacité ou de durée de traitement, et l’éradication virale reste l’objectif principal.

Pr Marc Bardou

RÉFÉRENCE

Younossi Z et coll. : Treatment with ledipasvir and sofosbuvir improves patient-reported outcomes: Results from the ION-1, -2, and -3 clinical trials. Hepatology 2015; 61: 1798-1808

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Publié le 10/06/2015


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