Effet favorable de la RVS sur les manifestations extra-hépatiques de l’hépatite C chronique

Si la cirrhose du foie et le carcinome hépatocellulaire participent à une mortalité deux fois plus élevée des patients porteurs du virus de l’hépatite C (VHC), l’évolution des manifestations extra-hépatiques, indépendantes de la sévérité des lésions hépatiques, a été moins étudiée après l’éradication du virus. Les antiviraux d’action directe permettent actuellement une éradication virale obtenue sous forme d’une réponse virale soutenue (RVS) avec négativation de la PCR du VHC dans plus de 90 % des cas traités.

Cette méta-analyse du groupe de Médecine Interne de la Pitié-Salpêtrière concerne la sélection de 48 études portant sur ce sujet : la RVS est associée à une réduction de la mortalité (versus pas de RVS) chez les 7 000 patients étudiés.

La RVS est aussi associée à un taux de rémissions complètes plus élevé pour les vascularites associées à une cryoglobulinémie. Celles-ci sont souvent d’évolution fatale à 10 ans dans 40 % des cas non traités. De même, la réponse objective est meilleure dans les maladies lymphoprolifératives malignes B, lorsque l’éradication virale est obtenue. On rappelle que le risque de développer un lymphome B non hodgkinien est, ici, 30 fois plus élevé que celui de la population générale.

Diminution de l’incidence du diabète de type 2
L’obtention de la RVS apparaît également associée à une réduction de la résistance à l’insuline et un effet protecteur significatif sur l’incidence du diabète de type 2, souvent retrouvés dans cette population. En effet, la prévalence des troubles métaboliques glucidiques est élevée chez les patients infectés par le VHC par rapport à la population générale. Leur évolution aggrave les lésions histologiques dues au VHC et un traitement adapté, faisant d’abord appel à la metformine, doit être rapidement mis en place avant tout traitement par les antiviraux d’action directe.

L’absence fréquente de randomisation et de données exhaustives n’a pas permis pas d’analyser l’impact de la RVS sur les arthralgies, la fatigue (dont la quantification est délicate sur les diverses grilles d’évaluation), l’état dépressif ou le risque cardiovasculaire et rénal des patients traités.

En conclusion, une thérapie antivirale C efficace peut réduire non seulement les manifestations hépatiques, mais aussi la plupart des manifestations extra-hépatiques liées au VHC, dont la morbidité doit rester présente dans nos esprits.

Dr Sylvain Beorchia

RÉFÉRENCE
Cacoub P, Desbois AC, Comarmond C et coll. : Impact of sustained virological response on the extrahepatic manifestations of chronic hepatitis C: A meta-analysis. Gut 2018; 0:1–10 doi:10.1136/gutjnl-2018-316234


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